2015, l’année de tous les dangers ? Etude CACoCAC® 2015 par le cabinet Day One

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31 renouvellements de mandats de commissaires aux comptes sur les 80 du CAC 40 en 2015.

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Un marché entre immobilisme et évolutions

Les 80 mandats des commissaires aux comptes (CAC) du CAC40 représentent, sur l’exercice 2014, 767 millions d’euros d’honoraires soit une croissance totale de 4,6% par rapport à 2013. En dehors du changement de périmètre, les honoraires des CAC du CAC40, ont connu une augmentation de 2,4% (le périmètre du CAC40 a par ailleurs été modifié, avec l’entrée de PSA Peugeot Citroën et de Valéo et la sortie de Vallourec et de Gemalto). Cette faible évolution marque un léger retour dans la croissance des honoraires.

Depuis 2003, le marché du commissariat aux comptes des 40 plus grandes capitalisations françaises se concentre autour d’une faible quantité d’acteurs. Cette tendance s’est renforcée ces dernières années. Cela abouti, à l’issue de l’année 2014, au partage du marché entre seulement 5 cabinets : les 4 plus gros acteurs internationaux (BIG4 : Deloitte, EY, KPMG, PWC) et Mazars, alors que dix ans auparavant 9 mandats étaient détenus par d’autres cabinets (Figure 1 : Nombre de mandats par cabinet entre 2004 et 2014).

Fig. 1 : Nombre de mandats par cabinet en 2004, 2009 et 2014 

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Cette concentration est renforcée par la mise en application imminente des dispositions de la Directive 2014/56/UE. En effet, les mesures mises en place par le législateur pour assurer plus de transparence et d’impartialité dans les contrôles génèrent des coûts et une insécurité financière supplémentaires que les petits acteurs ne pourront pas supporter.

2015, année de dangers et d’opportunités…

Cette tendance à la stagnation du marché est cependant relative, de nombreux mandats risquent potentiellement de changer de mains dans les prochaines années, notamment du fait de la nouvelle règlementation.

En effet, le renouvellement en 2015 de 31 mandats sur 80, pour un montant total de 293 millions d’euros, est le premier élément annonciateur d’une potentielle redéfinition des périmètres du marché. L’enjeu est d’autant plus grand pour certains acteurs tels que Mazars ou PwC, dont plus de la moitié des mandats sera renouvelée en 2015 (Figure 2 : Expiration de mandats par an et par cabinet).

Figure 2 : Expiration de mandats par an et par cabinet

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De plus, l’entrée en vigueur du règlement UE N°537/2014 et de la directive 2014/56/UE, va générer des restrictions dans le renouvellement des mandats (10 ans par défaut, qui peut être étendue par le législateur national à 24 ans en cas de CAC conjoint (co-CAC)).

« Alors que les dispositions transitoires ne prévoient pas de changements obligatoires avant 2020 et 2023[1], la question est de savoir si les entreprises, lors des AG 2015, vont anticiper ou non ces dates de changements imposées, ce qui redistribuerait les cartes voire les parts de marché dès l’année prochaine » indique Olivier Chaduteau, associé-gérant de Day One.

Avec l’application de ces nouvelles règles, pour la première fois, sur un marché aussi mature, des changements significatifs pourraient alors se produire. Les directeurs financiers pourraient être tentés d’anticiper l’impact de la réforme du marché de l’audit et profiter du renouvellement des mandats pour pousser au changement de CAC. Les opportunités créées par le renouvellement des mandats pourraient aussi générer l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché du CAC 40. Un ou plusieurs acteurs pourraient décider de capitaliser sur ces renouvellements pour accroître ses parts de marché. Il en ressortirait alors des modifications dans le positionnement stratégique des cabinets. Cela pourrait se matérialiser, par exemple, par la modification de l’équilibre « channel 1 v. channel 2 » au sein des Big 4 et de Mazars, ou encore entraîner des changements dans la stratégie prix des commissaires aux comptes. L’avenir nous le dira !