A l’inverse de son proche cousin l’avocat, l’expert-comptable est assez peu représenté sur les bancs des institutions telles que l’Assemblée nationale par exemple. Quel peut être alors le rôle politique des professionnels du chiffre ? Des éléments de réponse ici !
A l’approche des élections présidentielles, nous posons la question de l’engagement des experts-comptables et commissaires aux comptes.
« Nous sommes très peu d’experts-comptables à l’Assemblée nationale »
Il est vrai que la profession du chiffre se fait assez discrète dans le débat public. « Nous sommes très peu d’experts-comptables à l’Assemblée nationale » témoigne ainsi Mohamed Laqhila, expert-comptable et député des Bouches-du-Rhône.
Pour autant, les lignes bougent. Le CNOEC semble aujourd’hui plus que jamais résolu à peser dans les arbitrages politiques. C’est ainsi cent propositions qui sont actuellement adressées aux candidats à la présidentielle. De même, la CNCC porte plusieurs mesures dans le cadre de ce grand rendez-vous citoyen.
« J’ai toujours encouragé les experts-comptables à s’engager en politique » rappelle Mohamed Laqhila. Ce métier est très prenant mais selon le parlementaire, il faut aller au-devant des professionnels du chiffre pour leur expliquer l’intérêt de l’engagement.
« On apporte un savoir, on apporte une science »
Car Mohamed Laqhila en est convaincu : « Les experts-comptables ont des choses à dire ! » Notamment sur les sujets d’ordre économique.
L’expert-comptable est au cœur de l’entreprise. Il voit l’impact concret des lois dans les organisations. Il distingue « les effets pratico-pratiques des textes qui sont votés » souligne Mohamed Laqhila et peut alors proposer des remontées de terrain sur ce qui fonctionne ou ce qui fonctionne moins bien… Un positionnement de choix largement mis à contribution au plus fort de la crise du coronavirus.
« On apporte un savoir, on apporte une science » insiste Mohamed Laqhila. Qui peut en effet se targuer de pouvoir lire et analyser correctement un bilan comptable ?! Or une telle compétence sera souvent bien utile pour mesurer les enjeux financiers de telle ou telle action publique.
La plus-value des professionnels du chiffre sur le terrain politique est donc manifeste. La dimension économique étant de plus en plus essentielle à la chose publique. Reste encore à susciter des vocations chez les principaux intéressés… qui peut-être doivent accepter de se mettre légèrement plus en avant.
Hugues Robert (@HuguesRob)