L’ubérisation de la profession comptable n’aura pas lieu !

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smartphoneCela fait plusieurs années maintenant que le risque d’ubérisation de la profession comptable est pointé du doigt. Les professionnels du chiffre sont-ils réellement menacés ? Magali Michel, Directeur Yooz, est intervenue sur ce thème à l’occasion des Universités d’été de la profession comptable, en proposant une réponse à la fois simple et rassurante : non, « même pas peur ! »

Ubérisation de la profession comptable : de quoi parle-t-on au juste ?

L’ubérisation correspond à une crainte réelle des experts-comptables. Or, rien de mieux sans doute pour dépasser une crainte, que de regarder son objet en face, prendre le temps de l’analyser afin de mieux comprendre de quoi il retourne…

Le terme « ubériser » a récemment fait son entrée dans la langue de Molière et répond selon le dictionnaire Petit Robert à la définition suivante : « déstabiliser et transformer avec un modèle économique innovant tirant parti des nouvelles technologies ».

Selon Magali Michel, Directeur Yooz, l’ubérisation répond ainsi à plusieurs caractéristiques. L’« ubériseur » est toujours un nouvel entrant sur un marché qu’il va conquérir de manière significative et dans un délai très court, grâce à une compréhension affinée de la demande et une offre innovante.

L’ubérisation n’est une menace que pour certains marchés, qui présentent :
• un gros potentiel économique ;
• une demande mal satisfaite, où le client est négligé dans ses attentes et ses besoins ;
• enfin, un retard des professionnels pour intégrer les nouvelles technologies.

C'était le cas typiquement du marché des taxis à l'époque, lesquels refusaient par exemple le paiement par carte bancaire.

Les solutions existent déjà pour contrer l’ubérisation de la profession comptable

Forte de ce constat sur la nature de l’ubérisation, Magali Michel estime que les professionnels du chiffre ne sont pas réellement menacés par ce phénomène.

Le marché de la comptabilité présente sans doute un fort potentiel économique et attire incontestablement certains opérateurs digitaux « low cost ».

Mais pour parer au risque d’ubérisation, il suffit aux experts-comptables de prendre les devants : entamer une réflexion sur le degré de satisfaction de leurs clients, compte tenu de leurs demandes (explicites ou non) et proposer dès maintenant des solutions – qui existent déjà ! – via les nouvelles technologies et la « comptabilité 3.0 ».

On pourrait parler d’« auto-ubérisation » de la profession comptable.

Concernant la demande, les clients entrepreneurs des cabinets d’expertise comptable souhaitent naturellement une comptabilité moins chère, plus rapide et dématérialisée. Les jeunes chefs d’entreprise ont soif de mobilité, d’instantanéité et de connexion sur tout support : smartphones, tablettes…

La numérisation devient donc incontournable afin de proposer une offre comptable adaptée et innovante, avec plusieurs atouts à la clé : une automatisation de la saisie, une fiabilisation des process, un aspect collaboratif avec le client qui accède à une plate-forme de gestion de son entreprise sur un cloud et enfin, un bénéfice incontestable d’image pour l’expert-comptable qui a recours aux nouvelles technologies.

Hugues ROBERT