Présidentielle : 1/3 des DAF notent une baisse de productivité dans les jours qui précèdent et suivent les votes

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Les élections présidentielles, en tant qu’enjeu national majeur, peuvent déclencher des comportements davantage basés sur l’émotion que sur la raison. Les discussions politiques peuvent rendre les salariés moins productifs. Certains sujets ou thèmes abordés peuvent même déchaîner les passions ! Quel peut donc être l’impact des élections présidentielles sur les forces vives de l’entreprise ? Comment faire pour garder ses troupes attentives, et donc productives, en période d’"excitation" politique ?

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Robert Half, cabinet de conseil en recrutement spécialisé, a récemment demandé à 200 directeurs administratif et financier (DAF) quel était, à leur avis, l’impact des élections présidentielles sur l'ensemble des collaborateurs de l'entreprise.
A la question "à votre avis, quel est l'impact des élections présidentielles sur l'ensemble des collaborateurs de l'entreprise ?", les résultats sont les suivants :

Globalement, 37 % d’entre eux notent une augmentation des bavardages et autres rumeurs dans l’entreprise, 33 % une baisse de productivité dans les jours qui précèdent et suivent les votes, 20 % une augmentation des désaccords sur le lieu de travail et 16 % une augmentation des liens entre collègues.
Si 23 % n’ont pas d’avis sur la question, 19 % répondent que les discussions liées à la politique sont fortement déconseillées au sein de l’entreprise et 10 % que la majorité de leurs collaborateurs ne suivront pas les élections !

"Bien que notre pays soit focalisé sur l'élection et ses enjeux, les entreprises doivent tenir compte du ressenti des salariés lorsqu’ils sont confrontés à ce genre de discussion sur le lieu de travail", déclare Olivier Gélis, directeur général de Robert Half France. "Les conversations politiques demeurent des sujets sensibles pouvant provoquer beaucoup de tensions pour les salariés les plus engagés, qui pourraient garder une rancœur envers d’autres collègues."

Dans les petites entreprises, seulement 25 % des DAF observent une augmentation des bavardages et autres rumeurs contre 42 % dans les moyennes et grandes entreprises.

Plus précisément, c’est dans les petites entreprises que les DAF observent le moins "une augmentation des bavardages et autres rumeurs" (25 % vs 42 % dans les moyennes et grandes entreprises), de même qu’« une baisse de productivité dans les jours qui précèdent et suivent les votes » (22 % vs 38 % et 37 % dans les ETI et grandes entreprises).

Si, à l’approche des élections présidentielles, les bavardages augmentent moins dans les petites entreprises que dans les PME-ETI et grandes entreprises, les désaccords sur le lieu de travail suivent la même logique : 10 % vs 24 % dans les ETI et grandes entreprises.
Est-ce la raison pour laquelle les discussions liées à la politique sont plus fortement déconseillées dans les grandes entreprises que dans les petites et moyennes entreprises ? (25 % vs 15 %.)
"Indépendamment de la taille de l'entreprise, il est important pour les employeurs d'examiner si les discussions politiques au travail ont un impact sur leurs collaborateurs", explique Olivier Gélis.

"Les managers devraient rappeler à leurs équipes qu’elles doivent être respectueuses et tolérer les opinions des autres. Assurer un lieu de travail harmonieux permet aux entreprises de rester productives", conclut Olivier Gélis.

Dans le secteur public, l’augmentation des bavardages et autres rumeurs est plus forte que dans le secteur privé (11,5 points d’écart), ce qui peut s’expliquer par les quelques réformes de la fonction publique envisagées par certains candidats.

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Il serait vain d’interdire toute discussion politique dans l’entreprise, car la liberté d’expression est un droit fondamental permettant à tout un chacun d’exprimer ses idées dans la limite du respect d’autrui. Cela dit, -si le bon sens n’a plus de poids sur la passion- il est tout à fait possible de :

1. mettre en garde contre certains sujets ou thèmes, via des formations annuelles de savoir-vivre ou des rappels en période d’élections ou de compétitions sportives ;

2. rappeler que les systèmes informatiques et électroniques de l'entreprise sont principalement destinés à l'utilisation commerciale et non aux discussions politiques ;

3. insister sur le fait que tous les discours sur le lieu de travail, qu'ils soient politiques ou non, doivent être respectueux et tolérants des opinions des autres ;

4. orienter les discussions politiques vers des moments non dédiés au travail (repas, afterworks…) ;

5. s’il le faut, organiser des espaces de débat dans l’entreprise, encadrés ;

6. établir une charte adaptée, courte, ludique, en lien avec les ressources humaines ;

7. signaler tout comportement susceptible de nuire au groupe ou à la bonne entente.

Le rôle des directeurs et managers est de veiller à ce que leurs collaborateurs puissent s’exprimer librement sans que l’expression de leurs opinions ne détériore l’ambiance, et donc la bonne marche de l’entreprise ou du service.

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