Impact du Covid-19 : le secteur financier en pleine mutation

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La pandémie du Covid-19 a affecté de manière significative l’économie mondiale. L’impact est déjà mesurable et diffère selon les secteurs d’activité. UpSlide, l’éditeur qui facilite l’usage de Microsoft Office pour les professionnels de la finance, a interrogé ses clients et partenaires pour mettre en lumière des grandes tendances dans le secteur de la finance.

Un impact inégal selon les métiers : le Private Equity et le M&A parmi les plus touchés

L’impact de la crise s’est fait plus ou moins ressentir d’un métier à l’autre. Les équipes restructuring ou risque ont connu une hausse de leur charge de travail pendant le confinement, du fait des besoins de financement d’un nombre croissant d’entreprises en difficulté et en redressement. Citigroup et Lazard notamment ont intensivement recruté pour ces branches.

L’audit semble également avoir tiré son parti de la crise, dynamisé par les assemblées générales des entreprises du CAC 40, cette année à huis clos. Le cabinet Mazars a ainsi annoncé avoir non seulement renouvelé tous ses mandats à échéance, mais également gagné deux nouveaux mandats de groupes cotés, dont Renault.

En revanche, les transactions en fusion-acquisition et en Private Equity ont été mises à l’arrêt. En effet, ces activités sont dépendantes de la bonne santé économique tant des entreprises que du financement bancaire, actuellement gelé pour ce genre d’initiatives après un arrêt du marché de la dette pendant plusieurs mois.

Le secteur du conseil a également été durement impacté par le confinement, qui a rendu l’accomplissement de certaines missions impossible : aussi, UpSlide a pu noter une réallocation des ressources en advisory ou en M&A de ses clients au profit des activités en surcharge, comme le risque ou le contrôle de gestion.

Bilan global : des répercussions humaines et financières

Du côté des banques, le premier impact est financier – la Société Générale, par exemple, affiche une perte trimestrielle pour la première fois depuis 2012 – mais également humain. La banque HSBC a notamment annoncé une reprise de son plan de restructuration prévoyant 35 000 suppressions d'emploi dans le monde, après l'avoir suspendu un temps pendant la pandémie. Les résultats financiers du groupe bancaire ont pâti de la crise sanitaire, avec une chute de 57 % du bénéfice net au premier trimestre.

La reprise des activités s’annonce tout aussi hétérogène : d’après une récente étude du cabinet Mazars, le secteur du Private Equity s’attend massivement à un impact de la crise jusqu’en 2021, 61 % des répondants étant convaincus de devoir attendre l’année prochaine avant un retour à la normale. Certaines entreprises de Private Equity anticipent ainsi des réductions de 70 % et plus sur leur prochain chiffre d’affaires.

Un constat global : l’accélération de la digitalisation au service du client

La crise a donné un coup d’accélérateur à la digitalisation des entreprises du secteur financier. Des projets de migration vers Office 365 ont été précipités dans le contexte du confinement et les outils digitaux existants ont été plus que jamais utilisés : la plateforme de messagerie sécurisée Symphony, utilisée notamment par BNP Paribas, Crédit Suisse ou encore Deutsche Bank, a enregistré des taux d’utilisation en hausse de 500 % depuis le début de la crise. Même constat pour le logiciel de visioconférence Zoom, largement plébiscité, ou pour l’application Microsoft Teams qui remplace progressivement Skype Business dans les organisations.

Un véritable défi pour les départements informatiques de ces grands groupes, se devant d’être plus agiles que jamais, entre implémentation de nouveaux outils capables de soutenir une affluence quotidienne de plusieurs milliers de collaborateurs et formation des équipes. « Nous avons expérimenté des problèmes de VPN pendant plusieurs semaines avant de pouvoir enfin tous nous connecter en continu et reprendre nos activités » s’est exprimée l’une des clientes d’UpSlide, à la tête de la communication institutionnelle d’un grand groupe français de gestion d'actifs.

Ce passage forcé au 100 % digital a ouvert des opportunités imprévues à certains acteurs : ainsi, Morgan Stanley a décidé de maintenir l’organisation de son dixième sommet des investisseurs à Hong Kong en format digital. « Nous avons enregistré 50 % d’inscriptions supplémentaires par rapport à l’année précédente » s’est étonné Mehdee Reza, Head of Asia Institutional Equity Distribution chez Morgan Stanley.

De même, de nombreux acteurs ont constaté qu’une utilisation accrue des outils digitaux permettait dans certains cas de se rapprocher de ses clients. Ainsi Penny Lovell, CEO Private Wealth du groupe de services financiers britannique Sanlam, a mis en place des webinaires récurrents pour entrer en contact direct avec les clients du groupe durant toute la crise. De même, de nombreuses marques ont lancé des séries de vidéos ou de podcasts qui ont rencontré un engouement croissant : BMO Capital Markets, Goldman Sachs ou encore KPMG. « Bien que nous n’ayons pas pu rencontrer nos clients directement, nous avons remarqué une augmentation du nombre d’interactions avec eux pendant la crise : des appels plus fréquents, moins longs et plus amicaux ont remplacé des réunions plus formelles et occasionnelles. Nous sommes finalement bien plus productifs et nos interactions ont davantage de valeur » partage un chargé de relation client en banque privée.

Un changement de mentalité sur la pratique du télétravail qui bouleverse les idées reçues

Ces trois mois hors du temps ont permis à beaucoup d’entreprises et de salariés d’envisager un maintien à long terme des bonnes pratiques expérimentées en confinement. Ainsi, nombreuses sont les entreprises qui envisagent de faire du télétravail une pratique pérenne. « Nous prévoyons un ajustement de notre stratégie à long terme : l’idée de rassembler 7 000 personnes dans un bâtiment est peut-être derrière nous » a communiqué Jes Staley, CEO de Barclays. D’après une récente enquête de Gartner, 74 % des DAF prévoiraient de basculer au moins 5 % de leurs effectifs en travail à distance permanent.

Le digital devrait également conserver une place plus importante dans le quotidien des financiers, en particulier en banque privée, les clients restant attachés à conserver les bonnes habitudes prises durant le confinement. 64 % des gérants de patrimoine admettraient d’ailleurs leur inquiétude de perdre des clients face à des concurrents offrant une meilleure expérience digitale ! Selon KPMG, les banques digitales et néobanques devraient proposer de plus en plus de services d’accompagnement B2B pour aider les banques traditionnelles dans leur transformation.

Enfin, les clients ont démontré pendant cette crise un attachement grandissant pour les entreprises ayant une démarche responsable. D’après une étude d’Optimy, 60 % des consommateurs seraient prêts à payer davantage pour un produit ou une solution reflétant des valeurs fortes. BlackRock propose ainsi d’ores et déjà à ses clients d’investir dans son Covid-19 Impact Fund, un fonds réunissant des entreprises qui ont mis en place des mesures pour combattre le virus. Preuve s’il en faut, les entreprises labellisées B-Corp, engagées à avoir un impact positif sur leur écosystème, ont été à 63 % moins touchées par la crise que les autres entreprises non labellisées de taille similaire.

« Accompagner nos clients dans la conduite de leurs projets stratégiques est notre métier et d’autant plus pendant la crise ! Permettre aux équipes de mieux travailler au travers d’outils et de bonnes pratiques est notre promesse. Aujourd’hui, nous sommes à l’écoute des nouveaux besoins qui émergent et nous guidons nos clients pour opérer la transition vers les grandes tendances qui se dessinent : opérationnelles, humaines et technologiques » partage Aurore Jaugin, CEO France d’UpSlide.

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