Taxonomie de la finance durable : les banques à la traîne

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KPMG publie l’édition 2024 de « Pulse of Banking », une étude analysant des indicateurs du règlement Taxonomie publiés par 13 banques européennes au 31 décembre 2023. En moyenne, seuls 3 % des actifs détenus celles-ci répondent à la nouvelle taxonomie de la finance durable.

Alors que l’année 2023 marque la première année de publication pour les banques de leur ratio d’alignement à la Taxonomie verte européenne, KPMG souligne que le niveau moyen affiché du « Green Asset Ratio – GAR » se situe autour de 3 %, invitant à s’interroger sur la méthode de calcul pour mesurer la part des financements accordés à des activités économiquement durables.

L’intervalle entre le GAR le plus faible et le plus élevé démontre par ailleurs la difficulté à comparer d’une banque à l’autre en raison des différences de modèles d’affaires et de l’hétérogénéité entre pays des méthodes de mesure ou d’échelle de performance énergétique.

Les activités des banques de l’Union européenne liées au gaz et au nucléaire ne représentent que 0,02 % de leur chiffre d’affaires

Toutes les banques du panel ont satisfait à leur obligation de publier les informations relatives aux activités liées au gaz fossile et à l’énergie nucléaire, avec un ratio moyen déclaré par les banques de 0,02 % / base du chiffre d’affaires.

Des indicateurs alternatifs pour apprécier plus largement les risques portés par les banques

Dans cette étude, KPMG rappelle que l’Autorité Bancaire Européenne a déjà conçu un indicateur complémentaire au titre du Pilier 3, le « Banking Book Taxonomy Alignment Ratio » (BTAR) présentant une image plus complète des activités durables financées. De même, certaines banques ont pris l’initiative de publier, dès le 31 décembre 2023, des GAR alternatifs qui s’appuient sur une autre méthodologie de calcul.

« Le GAR ne reflète pas la réalité positive de la réorientation des investissements bancaires en accompagnement de la transition vers une économie européenne bas carbone. Si le règlement sur la Taxonomie verte a vocation à devenir un élément clé de décision des investisseurs, sa mise en œuvre semble se heurter en effet à la qualité des données disponibles. L’indicateur principal, le GAR, mériterait d’être recalibré lors de la révision à venir du règlement, pour qu’il se suffise à lui-même en traduisant davantage la réorientation des investissements vers une économie européenne bas carbone », décrypte Arnaud Bourdeille, associé KPMG en France, responsable du secteur Banque.

 

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