Jean-Luc André : "Nos missions traditionnelles sont existantes mais pas prédominantes et nous nous devons d'aller, de plus en plus, vers ders missions de conseil."

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jean-luc-andreInterview de Jean-Luc André, Président du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables de Normandie.

Comment êtes-vous devenu expert-comptable ?

J’ai un parcours assez atypique puisque j’ai finalement passé l’ensemble de ma carrière au sein d’un cabinet d’expertise comptable.
D’abord en tant que collaborateur, puis en tant qu’expert-comptable, puisqu’à l’âge de 30 ans j’ai décidé de faire une formation continue pour passer le diplôme d’expert-comptable. Une fois mon diplôme validé, en 2001, j’ai été associé au cabinet qui comptait à l’époque quinze personnes.

Aujourd’hui, nous avons trois bureaux pour 70 salariés et cinq associés. J’ai finalement toujours connu et apprécié le travail en cabinet. Expert-comptable est un métier passionnant qui offre une grande variété de missions mais qui permet surtout d’apporter une valeur ajoutée aux clients. Ce dernier point m’apporte d’ailleurs une grande satisfaction personnelle. C’est un métier de communication et d’échanges qui est fait de rencontres humaines, que ce soit avec les collaborateurs, les clients, les confrères ou les instances… 

Justement, comment êtes-vous devenu président du Conseil régional de l’ordre de Normandie ?

J’ai toujours, plus ou moins, été impliqué dans la vie ordinale. Avant même d’être élu à l’Ordre des experts-comptables de Normandie, je participais déjà à la commission Communication, et j’étais contrôleur adjoint du stage. Ce rôle en particulier m’a toujours tenu à cœur et j’ai eu le sentiment de faire un juste retour à l’institution ; dans un cursus, il est très important d’avoir des gens de confiance pour vous accompagner. Par la suite, quoique sans étiquette, on m’a proposé de me présenter sur la liste ECF - Union des libéraux. Cette liste a été élue, et j’ai été nommé vice-président et contrôleur principal du stage, sous la présidence d’Arnaud Debray. En 2012, notre liste a été à nouveau élue et Gérard Dupain et moi- même avons décidé de nous partager la présidence pour deux ans chacun.

Quels objectifs avez-vous fixés pour votre mandature ?

L’équipe élue a développé trois enjeux majeurs pour cette mandature :

- Mener des actions auprès des jeunes pour l’attractivité de la profession
Cet enjeu s’est notamment concrétisé au travers d'une action menée en partenariat avec les rectorats de Rouen et de Caen et qui consiste pour un expert-comptable, un commissaire aux comptes, un membre de l’Anecs et un membre du CJEC de se déplacer dans les établissements scolaires de la région pour aller à la rencontre des jeunes et pour leur présenter notre profession qui, même si elle est incontournable pour les entreprises, est peu, voire mal connue, des plus jeunes. 

- Affirmer le rôle de conseil privilégié de l’expert-comptable dans l’accompagnement du chef d’entreprise
Cet objectif prend évidemment tout son sens vu la période économique délicate que les entreprises traversent. L’expert-comptable est le pivot central dans la relation avec le chef d’entreprise et nous devons perdurer dans une démarche de reconnaissance de la profession en tant que premier conseil de l’entreprise : nos missions traditionnelles sont existantes mais pas prédominantes et nous nous devons d’aller, de plus en plus, vers des missions de conseil. Le Conseil régional de l’ordre des experts-comptables de Normandie organise régulièrement des actions pour promouvoir le rôle de l’expert-comptable dans la création, la transmission d’entreprise… Notre commission Communication est égale- ment très impliquée et active ; chacune de nos manifestations bénéficie d’un appui fort en termes de communication.

- Cultiver la marque Expert-comptable
Notre marque est gage de confiance, de qualité et de savoir-faire ; elle est fondée sur les valeurs de principe que sont la déontologie, la formation continue et le contrôle qualité. Cette marque ne peut être que renforcée par la reconnaissance de tous les institutionnels partenaires de l’Ordre, tels que les élus régionaux, l’administration sociale et fiscale, le rectorat, les banques, les avocats, les notaires… Il est d’ailleurs primordial pour notre équipe d’organiser, sur l’année, des rencontres informelles mais aussi formelles telles que celle du 22 septembre prochain qui se déroulera à la cour d’appel de Rouen en présence de nos partenaires institutionnels sur le thème de la prévention et de la lutte contre l’exercice illégal de notre profession. Personnellement, je crois beaucoup à la volonté de regarder l’autre.  

En arrivant à la présidence de l’Ordre des experts-comptables de Normandie, avez-vous été confronté à des situations auxquelles vous ne vous attendiez pas ?

Je n’ai pas encore beaucoup de recul puisque je suis élu depuis décembre mais, pour le moment, ce qui m’a surpris dans la fonction de président, c’est d’être amené à accompagner certains confrères dans le cadre de la conciliation. Le Conseil régional a beaucoup travaillé sur les notions de sous-traitance et de transmission de clientèle. C’est une expérience nouvelle et surprenante pour moi, et pour laquelle il faut être dans une démarche de dialogue et d’échanges. Je me sens garant de l’institution, de son bon fonctionnement et du respect de ses règles de déontologie. 

Un petit mot pour la fin ?

Oui, enfin surtout une date à intégrer dans vos agendas ! Nous organisons les 15 et 16 octobre prochain notre assemblée générale dans un format un peu différent. Nous supprimons le dîner de gala pour le remplacer par un concert au Palais des Congrès de Caen. Je ne veux pas encore divulguer le nom de l’artiste mais je peux d’ores et déjà vous dire que ce sera très sympa. Les ateliers de ces "deux jours qui comptent" porteront également sur le thème de la “rigologie” et de la psychologie positive. Au travers de cette assemblée générale, nous espérons réunir deux de nos objectifs de mandature : l’attractivité de la profession et la reconnaissance de la marque Expert-comptable. J’ai par ailleurs la volonté que l’institution aille davantage à la rencontre des confrères. Je pressens que certains d’entre eux ont des interrogations sur le rôle de l’institution ; c’est à nous d’aller à leur rencontre pour présenter notre travail.

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