Philippe Maniel : "Il est indispensable que la profession élargisse son champ d’actions par rapport au marché dit traditionnel."

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philippe-manielInterview de Philippe Maniel, Président du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables d’Auvergne.

Pourquoi avoir choisi de mener une carrière dans l’expertise comptable ?

Après l’obtention d’un baccalauréat scientifique en 1972, j’ai immédiatement intégré l’école supérieure de commerce de Clermont-Ferrand. A l’époque, l’école était dirigée par un expert-comptable et donc, comme vous pouvez l’imaginer, la filière comptabilité-finance avait une place importance dans ce cursus. Etant naturellement attiré par les chiffres, j’ai suivi cette filière qui permettait d’avoir des équivalences pour le certificat supérieur. Mon diplôme validé, j’ai directement intégré un cabinet d’expertise comptable pour y effectuer mon stage. Pour être très franc, j’avais alors une très vague idée de ce que pouvait être le métier d’expert-comptable. Et lors de ce stage, j’ai découvert une profession dont les aspects techniques correspondaient à ma construction d’esprit, mais j’ai surtout pris conscience de la dimension humaine et des rapports de confiance qui se construisaient avec les clients. Cette facette est devenue le moteur essentiel dans l’exercice de mon activité au quotidien.

Pourquoi vous êtes-vous tourné vers la vie ordinale ?

A titre personnel, j’ai toujours donné de mon temps pour diverses associations et institutions, que ce soit par conviction ou pour découvrir de nouveaux horizons. Au niveau professionnel, j’ai été président du centre de gestion agréé de la région Auvergne de 1994 à 2000 et vice-président de la fédération nationale. En 2008, Frédérique Goigoux m’a proposé d’intégrer sa liste et nous avons été élus à la tête du Conseil régional de l’ordre des experts-comptables d’Auvergne. Pendant quatre ans, j’ai ainsi occupé la fonction de vice-président en charge du régalien avec la commission Devoirs et Intérêts professionnels. Nous avons été réélus en 2012 en formant une tête de liste commune avec Luc Tomati. Lors de la première partie du mandat, j’ai continué ma mission sur le régalien avec la commission Déontologie, tout en étant vice-président du Conseil régional. J’ai été élu en décembre 2014 président du Conseil régional.

Quels sont vos objectifs pour votre mandature ?

S’agissant de la même mandature, je poursuis évidemment l’action politique pour laquelle notre liste a été élue. Ainsi, Luc Tomati et moi-même avions construit notre mandature autour de trois axes forts :
- L’assistance au cabinet. La profession doit faire face à une société qui évolue toujours plus rapidement ; elle se doit donc d’offrir à ses clients des services qui répondent à leurs attentes et à leurs besoins. A ce titre, l’Ordre des experts-comptables d’Auvergne organise régulièrement des réunions d’information sur des sujets variés tels que le FEC, la DSN, la déontologie… ;
- La promotion de la profession auprès des jeunes. Sur ce point, nous organisons plusieurs manifestations à destination des étudiants : le Tournoi de gestion qui connaît, depuis plusieurs années, un vrai succès dans notre région mais également « la Nuit qui compte » qui offre une approche plus conviviale pour échanger avec les étudiants. En parallèle de ces manifestations, l’équipe du Conseil régional poursuit ses actions auprès des établissements d’enseignement de la région. En première partie de mandat, nous avons signé une convention de partenariat avec l’Université d’Auvergne et nous venons de finaliser un accord avec l’ESC de Clermont-Ferrand ;
- Inscrire la profession dans le paysage économique régional. Au-delà de la participation à de nombreux forums et manifestations régionales, nous avions comme principal objectif de mettre en place un observatoire économique. Grâce à la base de données nationale, Statexpert, nous avons pu lancer « expert éco » en collaboration avec l’Université d’Auvergne. Cet observatoire régional est un outil de référence mais il peut évidemment être utilisé par les cabinets à destination de leurs clients.

Quelle touche personnelle apportez-vous à cette seconde partie de mandat ?

Je suis fortement attaché aux actions qui permettent d’élargir ou d’approfondir les domaines d’intervention de la profession. C’est d’ailleurs dans ce sens que j’ai souhaité que le Conseil régional de l’ordre des experts-comptables d’Auvergne s’intéresse tout particulièrement au Forum des associations dont la première édition a eu lieu sous la présidence de Luc Tomati. Le marché de l’association étant très porteur, il me semble indispensable que l’on pérennise et élargisse l’audience de cet événement.
Je souhaite également que le Conseil régional s’implique dans l’économie sociale et solidaire et nous allons d’ailleurs signer prochainement un certain nombre de conventions. Il est indispensable que la profession élargisse son champ d’actions par rapport au marché dit traditionnel qui, lui, se restreint.

En tant que président de l’Ordre, avez-vous été confronté à des situations auxquelles vous ne vous attendiez pas ?

Plus qu’une situation particulière, c’est plutôt l’évolution de la profession qui mérite, me semble-t-il, d’être mise en exergue. Je pense notamment aux nouvelles règles en matière de communication et de démarchage qui sont un véritable défi pour la profession. Je reste persuadé que notre déontologie et notre éthique sont véritablement l’honneur et la force de la profession.
Evidemment, je dis oui à l’évolution… mais en ne perdant pas de vue ces aspects qui sont nos repères. A nous de rester vigilants sur ce plan-là !
 

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