Pol Lavefve : "J’ai souhaité mener une politique d’innovation."

Interviews
Outils
TAILLE DU TEXTE

pol-lavefveElu le 10 décembre 2013 président de la Cavec, Pol Lavefve a récemment quitté ses fonctions. L’artisan de l’indépendance de la caisse dresse le bilan de sa présidence, marquée par de nombreuses innovations au service des assurés Vous n’êtes plus président de la Cavec depuis décembre 2016.

Pourquoi partir si tôt ?

Lorsque je me suis présenté à la présidence de la caisse, j’ai tout de suite prévenu que je ferai un mandat de trois ans et non de six ans comme le prévoient les statuts. J’ai 69 ans. Je travaille depuis plus de 50 ans. Par ailleurs, la caisse a besoin d’une impulsion nouvelle pour faire face aux nombreux changements réglementaires et technologiques. Dès mon élection, mon successeur a été identifié. La continuité du pilotage de la caisse est assurée. 

Quel bilan dressez-vous de votre action à la tête de la Cavec ?

J’ai été élu sur un programme de réforme systémique. Pour que la caisse fonctionne mieux, je ne pensais pas qu’il fallait changer les personnes, mais le système dans son entier. A l’époque, la Cavec faisait partie de l’association Groupe Berri qui rassemblait la Cipav, l’IRCEC et la Cavom. L’idée de départ de cette association était bonne : mutualiser les moyens, notamment informatiques, pour réduire les coûts. En réalité, la colocation a mal tourné. Les dysfonctionnements pointés dans un rapport publié en 2014 par la Cour des comptes au sujet de la Cipav pouvaient, en réalité, s’appliquer quasiment de la même manière à la Cavec. Nous avons estimé que la Cavec devait quitter l’association pour regagner son indépendance. La caisse est sortie juridiquement de l’association le 30 juin 2015 et a emménagé dans ses locaux le 4 juillet 2015. Depuis octobre 2016, nous disposons de notre propre système d’information, ce qui signe l’autonomie complète de la Cavec, qui par ailleurs s’appuie sur des mutualisations. Aujourd’hui, les liquidations sont effectuées à temps, les retraites sont versées dans les délais et la majorité des litiges ont été réglés. Le bilan est donc largement positif.

Quels sont les projets menés dont vous êtes le plus fier ?

J’ai souhaité mener une politique d’innovation. Cela s’est traduit par la mise en place d’un outil de partage de documents à distance, baptisé "e-proximité". Désormais, les assurés peuvent contacter un conseiller retraite et vérifier, par webcam et écrans interposés, le traitement de leur dossier. Nous sommes la seule caisse de retraite à proposer un tel service. Nos adhérents peuvent également payer leurs cotisations en ligne. Nous avons conclu un partenariat avec le RSI-PL sur la prévention santé. Sur 25 décès d’assurés intervenus avant leurs 60 ans, vingt sont directement liés à la consommation de tabac, d’alcool ou au diabète. Le "mieux-être" de nos cotisants doit constituer notre raison d’être. Une cotisation obligatoire à la perte d’autonomie devrait prochainement être instaurée. Enfin, un portail internet va être inauguré en 2017 permettant de pré-liquider ses droits à la retraite avant son départ. La Cavec est une merveilleuse caisse de retraite et elle le restera, j’en suis sûr, après mon départ.

Les Annuaires du Monde du Chiffre