Denis Barbarossa : "Nous sommes attendus sur plus d’accompagnement, moins de déclaratif"

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denis-barbarossa2017A la tête de l'IFEC depuis mars 2017, Denis Barbarossa a répondu aux questions du Monde du Chiffre.

Vous avez été élu à la tête de l'IFEC en mars dernier. Quel bilan faites-vous de ces premiers mois à la tête du syndicat ?

Après à peine 6 mois, nous avons mis en œuvre avec le Bureau National les grandes lignes de la mandature et déroulons notre programme avec détermination et conviction :

1. Proximité : au travers de la réforme territoriale à l’invitation du Conseil Supérieur de l’Ordre qui a mis en place un Comité, nous avons assuré, en collaboration avec nos élus au plus près des Consœurs & Confrères, notre volonté de maintenir un maillage territorial fort par la mise en place d’un Comité Territorial de l’Ordre (CTO), en phase avec le programme du Président Tandé. Par ailleurs, à l’IFEC, nous revoyons à la marge la répartition géographique de nos 27 sections pour être en accord avec les nouvelles régions sans rompre le lien au plus près de chacune et chacun sur l’ensemble des régions. Chaque année, ce sont plus de 200 réunions d’information, échanges techniques permettant de rompre l’isolement de beaucoup de professionnels exerçant seuls !

2. Services : la croissance de 30% de nos adhérents au cours des 4 dernières années et les résultats publiés par le Ministère du travail sur la représentativité plaçant l’IFEC syndicat n°1 de la profession comptable libérale avec près de 4.000 adhérents dont 600 ne déclarant aucun effectif nous invite à poursuivre notre politique de retour sur investissement de l’adhérent. Qu’il s’agisse du service social répondant à 500 questions par an, ou la confraternité lors des divers évènements créant le premier réseau intergénérationnel et interprofessionnel (CAC et Experts-comptables mais également notaires, avocats, CGP, banquiers…), les salons thématiques (social RH, innovation, transmission, CAC, conseil patrimonial), nombreuses sont les opportunités de rencontres.
Surtout, nous avons lancé un Road Tour numérique parcourant les différentes régions. Nous souhaitons rendre concrète la révolution numérique par l’exemple : un jeune confrère, Nicolas Bollé, a repris un cabinet traditionnel pour le transformer en cabinet "numérique" sans heurts en 2 ans, gagnant ainsi productivité et fidélité de son équipe composée d’une dizaine collaborateurs. Il l’explique pas à pas accompagné de notre consultant référent sur le numérique Francis Senceber. Avec ce dernier, nous avons mis en place voici 3 ans notre plateforme e-learning ExpertsLab pour revivre tous les événements IFEC, se former et s’informer à son rythme et désormais accompagner la transition numérique du cabinet et de ses clients.

3. Clarté : Nous ne souhaitons pas entrer dans la surenchère de la communication et le dénigrement dans lequel certains poussent aujourd’hui, stigmatisant tel ou tel cabinet. Nous sommes une profession regroupant des modes d’exercice différents et complémentaires, en phase avec notre marché. L’IFEC est le seul syndicat représentatif des petits, moyens et grands cabinets, mais également de la forme associative. C’est notre richesse et nous le faisons savoir et simplifions nos messages, nos communications à destination de la profession mais également du monde politique. D’importantes actions de lobbying ont été menées par mes prédécesseurs, elles seront poursuivies et renforcées. Ce n’est jamais assez tant les forces contraires sont omniprésentes, parfois au sein même de la profession !

Le Conseil est le thème du prochain Congrès de l'Ordre des Experts-Comptables. En quoi est-ce un enjeu important pour la profession ?

Depuis de nombreuses années, la profession en parle ; lorsque je me plonge dans les travaux de l‘IFEC, la commission prospective rendait un rapport étayé voici 20 ans… des outils ont été proposés aux Consœurs & Confrères, de même qu’un master avec l’ESC Reims ; certains ont pris le virage, d’autres continué à profiter de la récurrence de nos métiers. Aujourd’hui la baisse de rentabilité de nos missions traditionnelles et l’attente forte des clients rendent le sujet plus actuel. Il convient de donner les moyens aux cabinets de s’organiser, recruter différemment et faire pression auprès des éditeurs pour disposer d’outils interconnectés parlant au client.

Comment les experts-comptables doivent-ils aborder l'avenir ?

Positivement ! Charles-René Tandé, Président du CSO, mon prédécesseur à la tête de l’IFEC, insiste dans son tour de France des Assemblées Générales des Conseils Régionaux. Nous avons un gisement d’opportunités. Certes, nous vivons une époque compliquée, nos clients souffrent et l’impact sur notre activité ne peut être éludé. Mais les perspectives sont positives. La profession dispose d’un taux de pénétration auprès des TPE/PME qui fait des envieux. Notre proximité au quotidien aux côtés des chefs d’entreprise fait de nous le principal et souvent son seul conseiller. Nous sommes attendus sur plus d’accompagnement, moins de déclaratif. Le numérique est une formidable opportunité : pour toucher nos clients mais également leur ouvrir la voie sur de nouveaux chemins !

Propos recueillis par Arnaud Dumourier

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