Les entreprises françaises ne sont pas préparées à l’après-confinement

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L'association Envie2résilience, spécialisée dans la résilience professionnelle, a publié le premier baromètre de la résilience professionnelle. L'étude met en perspective l'avant et l'après-confinement.

Avant même la pandémie, le monde du travail connaissait de profondes mutations qui généraient en silence une cascade d’adversités : accidents de la vie ou de parcours, évolution technologique et transformation des métiers, crises économiques...

Avec la crise sanitaire, ces constats se sont amplifiés et généralisés. Nous sommes tous, individuellement et collectivement, confrontés à l’expérience de la vulnérabilité, avec son lot à venir d’impacts personnels, professionnels, économiques et sociétaux. Par conséquent, les risques et les enjeux socio-économiques de « l’après » sont démultipliés. C’est pour cela que, dès la rentrée, la résilience professionnelle doit être au cœur des réflexions du monde du travail et du plan de relance. La résilience est la capacité à vivre, à réussir et à se développer en dépit de l’adversité. Appliquée au monde du travail, la résilience professionnelle génère une nouvelle forme de performance individuelle et collective.

Or un constat s’impose : dans ce domaine, les entreprises françaises ont pris beaucoup de retard. C’est en tout cas un des enseignements du baromètre de la résilience professionnelle, dont l’objectif est de mieux appréhender les caractéristiques et les impacts des difficultés et épreuves vécues au cours d’une vie professionnelle.

Avant le confinement : le temps de l’insouciance

A priori, tout va pour le mieux : 65 % des répondants ont une bonne image de leur entreprise, 67 % considèrent qu’elle a une stratégie globale claire et 76 % se sentent suffisamment impliqués dans la vie de leur organisation.

Pourtant, en analysant les réponses, une contradiction est déjà visible : les entreprises françaises sont réfractaires aux vulnérabilités. Par exemple, elles ne sont que 10 % à accepter le droit à l’erreur et 17 % à prendre en compte les fragilités.

De même, il y a un décalage entre l’image de marque souvent mise en avant dans les stratégies de communication qui font la part belle à l’humain et la réalité du terrain. Seulement 5 % des structures sont attentives à l’évolution de chacun des salariés, 10 % à la qualité de l’ambiance au travail et 12 % à la santé de leurs collaborateurs.

Pendant le confinement : le temps des bisounours

81% des salariés notent un changement du rapport au travail pour plusieurs raisons : ils sont passés au télétravail (49 %), ils ont dû redéfinir leurs priorités (45 %) et leur charge de travail a diminué en tout ou partie (12 %). Un bouleversement qui divise : il y a un réel équilibre entre les perceptions positives ou négatives.

Certains signes annonciateurs de difficultés sont déjà là : les collaborateurs qui ont un ressenti négatif évoquent notamment une perte de motivation, d’implication et le sentiment de manquer de reconnaissance (12 %).

Toutefois, tout semble aller pour le mieux puisque les actifs estiment que l’entreprise leur fournit des informations utiles sur la situation interne (97 %) et car ils lui font confiance pour surmonter la crise sanitaire.

Après le confinement : le temps des désillusions

La situation se gâte... Pour plus de 50 % des répondants, la crise va avoir un impact sur leur rapport au travail. Et même s’ils sont 82 % à penser que leur entreprise prépare l’après, cela ne suffit pas à les rassurer. Ils sont plus de la moitié à redouter de reprendre leur poste et 94 % considèrent que cette étape sera forcément négative.

Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène, dont :

  • les mesures sanitaires contraignantes (14 %) ;
  • la quête de sens, d’utilité, la perte de confiance et de motivation (14 %) ;
  • beaucoup de changements dans les missions, l’organisation (12 %) ;
  • les conséquences sur l’emploi, le risque de licenciements et la pression économique (11 %) ;
  • le refus de l’employeur de poursuivre en télétravail, même quelques jours par semaine (8 %).

L'étude met en évidence l’urgence d’agir pour changer la donne et intégrer la résilience professionnelle de façon qualitative.