Céline Dargent, Sadec-Akelys : « Les entrepreneurs souhaitant répondre aux critères de l’ESS doivent être accompagnés »

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Céline Dargent, expert-comptable et commissaire aux comptes, directeur de bureau chez Sadec-Akelys, répond aux questions du Monde du Chiffre sur l'économie sociale et solidaire et le rôle des cabinets comptables en la matière.

Quel regard portez-vous sur l'économie sociale et solidaire ?

A l’heure de l’uberisation, de la digitalisation et des nouvelles technologies, l’homme reprend toute sa place dans notre société. L’économie sociale et solidaire en est l’exemple parfait en associant les vertus des modèles d’entreprise au service d’une économie à impact qui ne vise pas la seule création de valeur financière.

Longtemps réservé au secteur associatif, aux fondations, aux coopératives et mutuelles, la loi du 31 juillet 2014 a permis de poser le périmètre de l’ESS et d’y inscrire des personnes morales de droit privé, dans la mesure où elles remplissent les conditions cumulatives de poursuivre un but autre que le seul partage des bénéfices, une gouvernance démocratique et une lucrativité limitée.

Depuis le 1er janvier 2015, ces entreprises peuvent demander un agrément « entreprise solidaire d’utilité sociale » auprès de la préfecture de leur siège social. Le principal avantage de cet agrément est de permettre aux structures de bénéficier de fonds issus de l’épargne salariale solidaire et de financements spécifiques. Il permet également de disposer de programmes d’accompagnement et de quelques avantages fiscaux pour les investisseurs.

Quel est selon vous le rôle de l'expert-comptable dans ce domaine ?

Notre rôle en tant qu’expert-comptable est de savoir détecter ces entreprises au sein de nos clients et de les accompagner dans la reconnaissance de cet agrément. De la même façon, les créateurs souhaitant répondre aux critères de l’ESS doivent être accompagnés et bénéficier de conseils adaptés à ce secteur.

Notre rôle est également d’accompagner ces entités dans leur gestion au quotidien afin de respecter leurs obligations légales mais également sur des problématiques plus complexes de transparence financière ou de transformation.

Quelles sont les actions concrètes de Sadec-Akelys en la matière ?

Chez Sadec-Akelys, nos engagements en matière d’économie sociale et solidaire se déclinent sur plusieurs niveaux :

  • une gouvernance démocratique : au sein des associés, le principe « un homme, une voix » est de mise pour toutes les décisions ;
  • un actionnariat ouvert à l’ensemble des cadres ;
  • une gestion responsable : les bénéfices sont majoritairement consacrés au maintien ainsi qu’au développement de la société, les téléphones portables des cadres et associés sont vendus lors de leur remplacement et l’argent collecté est versé à une association ;
  • des convictions sociales, par la mise en place d’un contrat d’intéressement réparti de façon égalitaire entre tous les collaborateurs, d’un droit à la déconnexion et du home office ;
  • des convictions environnementales, avec un objectif zéro papier, l’envoi dématérialisé des factures, la création d’un espace client afin d’y déposer les documents et éviter la surconsommation de papier.

L’ESS représente aujourd’hui plus de 220 000 établissements employeurs et pas moins de 2 370 000 salariés. Ces entreprises proposent une réponse aux défis sociétaux – environnement, lien social, durabilité, équité, coopération… – qui nous concernent tous afin que nous soyons acteurs du changement pour un avenir plus durable.

Propos recueillis par Hugues Robert (@HuguesRob)

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