« 56 % des entreprises françaises affirment que la transformation digitale n’est pas un projet »

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L'éditeur Sage a publié les premiers résultats de son étude sur la digitalisation des entreprises à l’heure de la crise sanitaire. Si la transformation digitale n’est pas un sujet nouveau et que beaucoup d’entre elles ont pris conscience des bénéfices du cloud, sa mise en œuvre est encore loin d’être homogène.

Selon cette étude, le caractère prioritaire de la transformation digitale n’est pas encore perçu comme tel par une majorité d’entreprises, notamment les plus petites. Exemple typique : si 33 % des répondants indiquent utiliser une solution cloud, seuls 3 % s’y sont mis lors du premier confinement.

Ceci intervient dans un contexte où le gouvernement a pourtant pris des mesures pour aider au diagnostic numérique. En septembre 2020, le gouvernement dévoilait les détails de sa feuille de route pour la refondation économique, sociale et écologique du pays. Ainsi, dans le cadre de France Relance, qui vise particulièrement à aider les TPE-PME, un financement de trois millions d’euros a été annoncé. CCI France et CMA France réaliseront 10 000 diagnostics numériques gratuits auprès des commerçants, des artisans et des indépendants.

« Dans le contexte actuel, la gestion des finances, des ressources et des stocks est plus que jamais une priorité pour les dirigeants qui ont besoin de solutions efficaces pour travailler autrement, gérer le quotidien et mieux se préparer pour l’avenir. Pour autant, l’étude révèle qu’en matière de digitalisation, il y a encore beaucoup de pédagogie autour de la transformation numérique et de la transition vers le cloud. Une chose est sûre, cette transformation doit être accompagnée. Elle doit se faire sans rupture afin qu’il n’y ait pas de perte de repères et d’historicité des données pour les utilisateurs » commente Pacôme Lesage, VP Products, Sage Europe du Sud.

Un décalage de la perception des priorités selon la taille de l’entreprise

Le dispositif de diagnostic numérique permettant d’évaluer la maturité numérique des entreprises devrait aborder l'ensemble des thématiques liées au numérique (visibilité en ligne, marketing digital, vente en ligne, ressources internes, sécurité et RGPD...). Pour autant, 56 % des répondants de l’étude affirment que la transformation digitale n’est pas encore un projet actif, ou est simplement à l’étude. Dans les secteurs de l’industrie et du BTP, ce chiffre atteint les 66 %.

La période est cependant bien propice aux changements au sein des entreprises. Les considérations de RSE arrivent en tête (52 %) suivies par la transformation digitale (32 %), le développement de la mobilité des collaborateurs, la révision des process managériaux et la croissance externe. Le développement international n’arrive qu’en dernière position.

Il est à noter que la crise du Covid-19 a accéléré voire initié certains de ces changements. Le développement de la mobilité des collaborateurs s’impose au même titre que la RSE. Concernant la transformation digitale, si seulement 7 % ont lancé le mouvement durant la période, un répondant sur deux s’estime tout de même concerné par cette problématique.

Des bénéfices collectifs et individuels difficiles à percevoir avant d’en avoir fait l’expérience

Parmi les 56 % de répondants affirmant que la transformation digitale n’est pas un projet actuellement, 70 % des répondants attendent a minima un bénéfice collectif de la transformation digitale et 63 % comptent sur un bénéfice individuel.

Un constat sans appel se dégage : les entreprises qui ont entamé ou achevé leur transformation digitale sont persuadées de ses bénéfices individuels et collectifs. En effet, 75 % affirment qu’elle a amélioré la qualité de leur travail individuel et 46 % disent travailler sur des projets ou missions à plus forte valeur ajoutée. En matière de bénéfice collectif, la transformation digitale a permis une meilleure accessibilité aux documents et informations, une meilleure gestion du temps et une productivité accrue.

En revanche, les collaborateurs des entreprises qui n’ont pas investi dans la transformation digitale sont moins nombreux à y voir des bénéfices. 47 % d’entre eux sont plutôt d’accord ou tout à fait d’accord pour dire que la transformation digitale pourrait améliorer la qualité de leur travail. Un peu plus d’un tiers (35 %) pensent qu’elle pourrait leur permettre de travailler sur un plus grand nombre de projets et leur libérer du temps. Il est aussi important de noter que 74 % d’entre eux ne pensent pas que la transition leur permettrait de prendre en charge de nouvelles responsabilités au sein de l’entreprise.

« Tout l’enjeu est désormais de convaincre des apports réels de la transformation numérique, qui n’est ni un effet de mode ni une futilité. Les décisionnaires qui ont fait l’expérience de la gestion d’entreprise grâce aux outils numériques ou cloud en sont devenus les ambassadeurs et témoignent de leur efficacité, aussi bien sur un plan individuel que collectif. Quels que soient les outils choisis, la gestion de l’entreprise est clé pour en assurer la croissance et la résilience » conclut Pacôme Lesage.